19 Septembre 2006. Ton plus bel anniversaire. Comme si tu savais. Tu nous as presque rendu fous à la maison. Tu fêtais tes quatorze ans. Tu ne savais pas que ce serait le dernier. Aucun de nous ne le savait. Sinon, on aurait arrêté le temps. Douze longues années plus tard, je m’en rappelle très bien. Je t’ai suivi partout à la maison , caméra en main. Des dizaines de photos. Tu sautais et courais partout. Tu étais heureuse. Pour une fois, je ne rechignais pas pour te photographier. Je ne vais pas le nier, j’étais contente de le faire. Tu as changé d’habits de nombreuses fois. C’en était agaçant, mais, c’était ta fête. La dernière.
Chaque année, c’est différent. On s’évite pour ne pas mentionner la date. On se parle du bout des lèvres parce qu’une longue conversation aboutirait à parler de toi. On compte les heures pour que la journée passe rapidement. Tout est pénible. Ou finalement, manmi en parle et Junior, Luna et moi disparaissons. Moi, la première. Pour réapparaître le lendemain, ou le surlendemain. Le temps de s’assurer que le danger est passé. Comme les ours qui fuient le froid, nous hibernons littéralement. Il y aurait trop à dire. C’est une longue histoire. On préfère se taire. Les mots ne suffiraient pas.
Qui a dit que tout s’efface avec le temps? J’aimerais rencontrer ce grand con et lui dire ce que je pense. Parce que ce n’est pas tout le temps vrai . Mais alors là, pas du tout. Si ton souvenir s’effaçait, nous serions malheureux. On a peur d’oublier parce que toute l’histoire tourne autour de toi. Que tu sois physiquement présente ou pas. Parce que tu as tout chamboulé avec ton arrivée et… ton départ. Comme un coup de vent. Et tous les quatre, pantelants, on est là, se demandant ce qui s’est passé.
On n’oublie jamais rien, on vit avec, comme dit la chanson d’Helene Segara. Tu la porteras toujours en toi.
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